Un spectacle sur la contraception masculine, il fallait s’y coller ! Et Pau Simon ne laisse d’autre possibilité de l’écouter. Iel apparaît en … couilles. Iel les porte dans un costume à l’inventivité qui laisse bouche bée. Iel est une apparition toute rouge, une tige fine aux doigts laxes dont le reste du corps est chargé par des gros sacs. Le travail sonore nous entraîne dans un bain de liquide amniotique orchestré en direct par l’artiste Èlg.
A la fois pièce de danse, cabaret, cours de fac et performance, La grande remontée raconte comment la contraception masculine, vieille comme le monde, est devenue un impensé dans nos civilisations. Mais cela change. Dans une scène aussi tendre que drôle, Paul Simon nous fait la lecture d’un forum où des garçons s’échangent leurs trucs et astuces pour porter leurs anneaux permettant de remonter leurs bourses dans le bas-ventre. Le travail superbe de costume, de lumière, de voix et de corps rend le sujet sublime en plus d’être super intéressant. On ne se mouille pas trop en avançant que sûrement, beaucoup, tous genres confondus, ont appris des tonnes de choses sur le sujet. Et quand on lit les effets secondaires de la pilule, on se dit que oui, porter un slip “RCT” ou un “Andro-switch” c’est quand même plus simple ! Pau Simon offre un corps en transformation, fluide et léger qui se pare d’une voix lyrique de toute beauté. Sans dogmatisme, sans jugement, La grande remontée offre une réflexion sur une nouvelle pierre à poser sur l’édifice de l’égalité dans le contrôle de la reproduction. C’est beau et intelligent.