Per Que Torcut Dansan Lo Monde, avec Sourdure

Performance, concert en collaboration avec Sourdure, (Ernest Bergez) Bastien Mignot, Elisa Trébouville. Special Guest : Bilal Ghalib.

 

Comment ne pas confondre tradition et authenticité, ne pas choisir entre reprendre et inventer ? Pau Simon et Ernest Bergez explorent le potentiel d’invention du “traditionnel” dans une perspective expérimentale de la musique et de la danse populaires auvergnates. Le travail prend source dans un traité rédigé par Fernand Dezangles autour d’une danse du Moyen-Âge, censurée, puis oubliée : la Goignade. Tels des spéléologues, iels explorent ses rites de transformations (de voix, d’expressions), l’extraversion d’une énergie archaïque et libératoire, qui la situent dans le champ du monstrueux. Il s’agit par la même occasion de réfléchir à la folklorisation des traditions populaires, ce mouvement de préservation, qui prend le risque de les dénaturer, voire de confisquer leurs pratiques au peuple.

 

« Nous avons pris pour point de départ un traité de danse rédigé par Fernand Dezangles (1871-1944) dans « Chants et chansons de danse d’Auvergne » faisant mention d’une danse ancienne dénommée « Goignade » qui pourrait s’apparenter à la bourrée, telle qu’on la connaît aujourd’hui en Massif Central. Celle-ci se caractérise par un alliage singulier d’éléments chorégraphiques codifiés et d’improvisation. Les couples évoluent ensemble sans se toucher, selon des déplacements en miroir, en spiral, en arc de cercle, avec un fort ancrage au sol. Ses rites de transformations (de la voix, de la couleur du visage pour ne pas être reconnaissable) la situe dans un champs du monstrueux. En occitan, las gaunhas, ce sont les joues, gaunhar ou degaunhar c’est contrefaire, singer, grimacer, et enfin la gaunhada c’est la grimace ou la singerie. Danser la goignade, ce serait donc danser la grimace, singer le monde en danse. »

 

Durée : 50 minutes
Tout public (à partir de 7ans)

 

Performance crée au Silencio (Paris) en 2017, puis présenté au festival Déprogrammations, La Manufacture Atlantique, (Bordeaux) au festival Parallèle (Marseille) La Métive (Mouthier-d’Ahun)